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Libération

Bompard attaque Le Pen de front

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Pour le maire d'Orange, le FN n'a besoin ni d'un «Duce» ni d'un «Führer».
publié le 31 août 2004 à 1h57

Jacques Bompard et Bernard Antony font une crise de foi. Le maire d'Orange et le chef de file des catholiques traditionalistes ne croient plus en Le Pen. Le premier ne se retient pas de le dire. Samedi après-midi, en clôture de son université d'été dissidente interdite aux journalistes de Libération et de La Provence déclarés persona non grata, il a sonné la charge.

«Qui peut croire qu'un mouvement politique qui s'est transformé au fil des années en une sorte de Fort Chabrol pourra vaincre en 2007 ?», s'est interrogé Jacques Bompard alors que «voilà maintenant vingt ans que le mouvement national attend, espère, la victoire aux présidentielles». Puis il a vivement dénoncé l'autoritarisme du chef vieillissant. Pour lui, «l'époque des Duce est terminée. Celle des Grands Timoniers aussi. Le Führer, le Danube de la pensée, le Caudillo, le Conducator, tout cela est fini. Le mouvement national n'a pas besoin d'un chef. Il a besoin de centaines de chefs. [...] Un quartier général à Paris avec une petite armée de fonctionnaires n'offre aucun intérêt, sauf pour ceux qui ont besoin de jouer aux généraux».

Des propos qui pourraient finir par chauffer vraiment les oreilles du président du FN. En marge de l'université d'été du FN à Enghien (Val-d'Oise), sa fille, Marine Le Pen, également cible des attaques du tandem Bompard-Antony, a demandé «que des décisions soient prises. Il faudra bien choisir entre eux et moi. Je les tiens pour responsables d'une tentative d'implosion du mouvement». «I