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Libération

Le Medef dernier déçu du raffarinisme

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Très remonté, Seillière entend laisser le gouvernement se débrouiller seul sur le dossier RTT.
publié le 31 août 2004 à 1h57

Le Medef fait désormais officiellement partie des déçus du raffarinisme. Hier, lors de la VIe Université d'été du syndicat patronal, Ernest-Antoine Seillière tirait un bilan radical : «Depuis que Monsieur Raffarin est aux affaires, on n'a rien eu pour l'entreprise», a-t-il affirmé. Ou encore : «Le gouvernement se caractérise par un manque total d'initiative pour l'entreprise [...]. Les 35 heures sont encore en application, les rigidités du code du travail et de la réglementation sévissent toujours, le service minimum dans les services publics n'existe pas et il y a toujours trop de prélèvements.» Quand on se souvient que, début 2003, Jean-Pierre Raffarin avait été ovationné lors de l'assemblée générale du Medef, on ne peut que constater le désamour entre les patrons et le Premier ministre. Encore faut-il relativiser, André Daguin, qui a obtenu des aides substantielles pour les restaurateurs, ne cachait pas son désaccord avec les récriminations de Seillière.

En fait, le Medef, qui continue d'approuver les grandes réformes des retraites ou de la Sécurité sociale, a surtout en travers de la gorge les arbitrages estivaux de Matignon sur le Smic. «Fin juillet, nous respirions, confie un proche d'Ernest-Antoine Seillière. L'augmentation du Smic était étalée sur deux ans, les exonérations de cotisations sociales aussi. Mais le renversement d'août a tout mis à plat. Non seulement le gouvernement manque à sa parole, mais en plus on peut se demander qui prend les décisions dans cette é