A vue de nez, il ne doit pas y avoir plus heureux qu'un patron en France sous un gouvernement de droite libérale. Erreur. Hier, à l'université d'été du Medef réunie à Jouy-en-Josas (Yvelines), il suffisait d'interroger les participants qui déambulent dans les couloirs entre les ateliers baptisés «Retour d'Internet ou nouvelle illusion technologique», ou «L'entrepreneur sur le divan», pour comprendre que rien ne va plus. Y compris la politique menée par Jean-Pierre Raffarin.
Aberration. Premier grief, quasiment une incantation parmi les participants, les 35 heures et la frilosité supposée de la droite face à cette «aberration économique», comme la qualifie un patron d'une PME textile lyonnais. «Les assouplissements consentis par François Fillon sont insuffisants, poursuit-il. On continue à payer trop les heures supplémentaires.» Le patron de Bosch France qui a lancé le débat dans son usine de Vénissieux en mettant en balance une délocalisation contre une augmentation non rémunérée du temps de travail est vu comme un «héros». «Celui qui a eu le cran de mettre les pieds dans le plat, qui a rendu aux entrepreneurs l'honneur de faire notre métier, explique Michel qui dirige une entreprise de conseil en Provence. Les politiques n'osent pas poser les vrais débats. Les entrepreneurs ont ce courage.» Et tous ensemble, ils se sentent pousser des ailes. Même si Ernest-Antoine Seillière, le patron du Medef, modère les ardeurs de ses troupes : «Il faut par le contrat, en entreprise, c