«Malvenus». C'est par ce mot que Jean-Pierre Raffarin a qualifié hier, les propos d'Ernest-Antoine Seillière, lors de l'université d'été du Medef lundi. Une réaction polie par rapport à la colère du Premier ministre. Le patron des patrons avait dénoncé son «manque total d'initiatives pour l'entreprise», critiquant pêle-mêle la loi Dutreil, les arbitrages estivaux sur le Smic, et les aménagements des 35 heures. Et de marteler : «Depuis que monsieur Raffarin est aux affaires, on n'a rien eu pour l'entreprise.»
«Monsieur Seillière s'occupe des holdings, nous on s'occupe des PME, rétorque-t-on à Matignon. Ce ne sont pas les grands patrons qui souffrent le plus des 35 heures, des charges sociales et des délocalisations. Les chefs d'entreprise sauront reconnaître qui fait quoi.»
En dépit du bon accueil dont il avait bénéficié de la part de l'organisation patronale les années précédentes il avait été ovationné, début 2003, par l'assemblée générale du Medef , Jean-Pierre Raffarin ne s'est jamais senti très à l'aise avec le baron Seillière. «Ce sont deux hommes très différents, le ton entre eux n'a jamais été très chaleureux», souligne un proche du chef du gouvernement qui ajoute : «Monsieur Seillière a sans doute plus de points communs avec Nicolas Sarkozy qui habite à Neuilly.» Matignon est en effet persuadé que la charge du président du Medef n'était pas étrangère à la présence du ministre de l'Economie à l'université d'été. «Seillière a surtout voulu flatter Sarkozy», explique-t