La vengeance peut aussi se consommer chaude. Brocardé lundi par Ernest-Antoine Seillière, président du Medef, Jean-Pierre Raffarin a réservé à Jean-François Roubaud, président de la CGPME, maison concurrente, la primeur des cadeaux fiscaux envers les entreprises que prépare le gouvernement. Ils ne sont pas minces : l'impôt sur les sociétés baissera en 2005 et en 2006, au total de 3 %. Et ce n'est pas tout, le dégrèvement de la taxe professionnelle pour les nouveaux investissements, prévu pour s'arrêter au 1er juillet 2005, durera au moins six mois de plus, en attendant une réforme quasi infaisable tant elle est complexe. Avec les aides aux restaurateurs, l'ensemble représente environ 1 milliard d'euros d'allégement fiscal pour les patrons. Les PME, enfin, seront aidées à l'exportation grâce à un crédit d'impôt à l'export. Enfin, la loi préparée par le ministre Christian Jacob en faveur du développement des PME sera votée avant la fin de l'année. Et pour que cela soit bien officiel, Matignon a publié un communiqué.
Curseur. En sortant hier après-midi de la résidence du Premier ministre, Jean-François Roubaud plastronnait : «J'ai au moins eu l'assurance du Premier ministre que les baisses d'allégements de charges sociales seraient forcément compensées a minima en baisses de charges fiscales instantanées», a-t-il déclaré, précisant que «cela ne devrait pas avoir un coût direct pour l'entreprise. Entre le social et le fiscal simplement, le curseur change de place». On est loin du