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Libération

Le Front national se prépare à une nuit des petits couteaux

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Le clan Le Pen entend faire taire les critiques de Bompard et Antony.
publié le 3 septembre 2004 à 1h59

Offensée, Marine Le Pen lance l'offensive. Agacée d'être la cible répétée des attaques du tandem Bompard - Antony, la plus jeune des trois filles du chef, bombardée vice-présidente du FN à l'issue du congrès de Nice en 2003, va demander aujourd'hui au bureau exécutif ­ la direction du parti d'extrême droite ­ de «faire cesser le comportement du maire d'0range». «Cela pourrait aller jusqu'à l'exclusion. Pourquoi pas», lâche un des membres du bureau politique. Jusqu'à Jean-Marie Le Pen lui-même qui, dans un entretien à l'hebdomadaire Minute, prévient que «plus ils en rajoutent et plus ça va tomber».

Les critiques réitérées de Jacques Bompard, maire d'Orange, et de Bernard Antony, chef de file des catholiques traditionalistes, à l'égard de la stratégie du FN et surtout de son chef rendent, pour Marine Le Pen, «la situation dangereuse pour l'avenir du Front et sa crédibilité vis-à-vis de nos électeurs» (Libération de mardi). Face à la fronde déclenchée par le maire d'Orange, un cadre du Paquebot, le siège du parti, voit en effet mal «Jean-Marie Le Pen tolérer que Bompard reste secrétaire de la fédération du Vaucluse. Sa présence au sein du bureau politique risque également d'être remise en cause».

Son sort semble d'autant plus scellé que ses derniers soutiens au sein des instances dirigeantes commencent à prendre leurs distances, jugeant «cet acharnement dans le mécontentement quelque peu suspect».

Alors que Bruno Gollnisch et Carl Lang, numéros 2 et 3 du FN, s'étaient évertués jus