Réunion de crise, vendredi toute la journée, dans le manoir de Montretout, la demeure de Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Les neuf membres du bureau exécutif, la direction du FN, ont décidé de suspendre Jacques Bompard, le maire frontiste d'Orange, et Marie-France Stirbois de leurs fonctions internes au FN. En 1998, Le Pen raillait le «pu-putsch» mégrétiste. Voici venir la «pu-purge» lepéniste version 2004. Un communiqué justifie cette mesure «par les problèmes posés par les divers parasitages intempestifs intervenus durant les campagnes européennes et régionales et émanant de quelques responsables du FN, ainsi que les difficultés occasionnées par la contestation par les mêmes personnes de l'autorité des instances du Front national». Dernier «parasitage» en date : le week-end dernier à Orange, Bompard organisait, avec le chef de file des catholiques traditionalistes Bernard Antony, une université d'été concurrente de celle du FN, au même moment à Enghien.
Discipline. La sanction a été prise à l'unanimité, assortie d'un rappel au respect de la hiérarchie et à la discipline, «qui conditionnent bien évidemment tant l'unité du Front national que son efficacité depuis trente ans». De quoi titiller un peu plus Bompard, qui s'en était pris à Orange au culte du chef, estimant que «l'époque des Duce est terminée. Celle des Grands Timoniers aussi. Le Führer, le Danube de la Pensée, le Caudillo, le Conducator, tout cela c'est fini, heureusement. Le mouvement national n'