«L'homme qui dit non». Robert Hossein aurait pu, dimanche à Méry-sur-Oise (Val-d'Oise), mettre en scène la rentrée politique de Jean-Pierre Chevènement. Devant quelque 300 militants réunis pour l'université d'été du Mouvement républicain et citoyen (MRC), son président d'honneur a tenté de prendre de vitesse d'autres potentiels hérauts du non à la Constitution européenne. A commencer par Laurent Fabius (lire ci-dessus) dont il «doute qu'il ose franchir le pas du non, rompant ainsi le lien oedipien qui le lie avec son papa en politique», François Mitterrand.
Sur son encore hypothétique concurrent, Chevènement a incontestablement un temps d'avance. Car ce n'est pas la première fois qu'il dit non. C'est presque même chez lui une marque de fabrique.
En 1983, il refusait la «parenthèse libérale» de la gauche socialiste au pouvoir. Moins d'une décennie plus tard, il se dressait contre la guerre du Golfe juste avant de battre la campagne contre le traité de Maastricht. A la fin des années 90, il prenait le maquis contre les nationalistes corses et leurs alliés en quittant le gouvernement de la gauche plurielle. Enfin, en se présentant à la présidentielle de 2002, l'ancien ministre de l'Intérieur disait non à Jospin.
Hier, il avait revêtu une saharienne très mitterrandienne période Latché pour redire son opposition «à la dérive néolibérale et la vassalisation» de l'Europe. Mais ce non est aussi destiné à ses anciens camarades socialistes. Persuadé que «la victoire du non n'est pas