En transférant le RMI aux départements, le 1er janvier, le gouvernement n'avait sans doute pas prévu que le nombre d'allocataires allait monter en flèche tout au long de l'année. Résultat : de nombreux conseils généraux connaissent déjà des difficultés de trésorerie. Dans le Rhône, par exemple, ce sont près de 9 millions d'euros qui ont été payés par le conseil général en lieu et place de l'Etat. Soit 3 points de fiscalité qui pourraient être répercutés sur les contribuables locaux dès l'an prochain. «Les dépenses d'action sociale ont augmenté de 10 à 15 %», affirme le socialiste Claudy Lebreton, président du conseil général des Côtes-d'Armor et de l'Assemblée des départements de France. Une forte hausse des impôts locaux (taxes d'habitation, professionnelle et foncière) est donc à prévoir, alors que les nouvelles lois de décentralisation ne sont même pas entrées en vigueur.
A partir du 1er janvier 2005, les départements vont aussi récupérer la gestion de 20 000 km de routes nationales parfois en très mauvais état , à quoi il faut ajouter le transfert de dizaines de milliers d'agents techniques des collèges (les fameux TOS, techniciens, ouvriers et agents de service de l'Education nationale, qui s'occupent de la restauration, du ménage et de l'entretien).
Les régions, qui n'ont pas de compétence sociale, se préparent aussi à accueillir les TOS des lycées. En Ile-de-France, Jean-Paul Huchon (PS) estime que ce transfert va grever son budget de fonctionnement de 30 %, sans que