Mais où sont passés les syndicats en cette rentrée ? Pas de grande proclamation, pas de vibrant appel à l'unité. Tout au plus quelques mises en garde vaguement inquiètes. Reçus la semaine dernière les uns après les autres par le ministre des Relations du travail, Gérard Larcher, les leaders syndicaux sont restés plutôt discrets. Cette atonie est d'autant plus surprenante que, côté patronal, on ne fait pas dans la dentelle. Le président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, joue les opposants de choc en s'en prenant à «ce pauvre monsieur Raffarin», coupable, selon lui, de «n'avoir rien fait pour l'entreprise depuis deux ans». Tandis que son homologue de la CGPME, Jean-François Roubaud, inconditionnel du Premier ministre, veut remonter la durée effective du travail à 41 heures par semaine et autoriser les patrons à se passer des syndicats pour négocier.
Aucune initiative. Face à cette posture offensive, les syndicats semblent embêtés. Ils ont bien tiré la sonnette d'alarme. Pas question de toucher aux 35 heures ou de céder au chantage aux délocalisations, encore moins de remettre en cause le code du travail, ont-ils répété à Larcher. Mais ils n'envisagent aucune initiative commune. Bernard Thibault (CGT) déplore que les autres confédérations soient «trop passives et dispersées». Et François Chérèque (CFDT) ironise sur la propension de Thibault à vouloir «du syndicalisme rassemblé sur les idées CGT».
Les divergences sur les retraites apparues en 2003, ou sur l'assurance maladie au