Avis aux électeurs : l'UMP se dote d'une «aile sociale» dont l'objectif est de «reconquérir l'électorat populaire» après la double gamelle électorale du printemps. La plupart de ses membres sont des ex-UDF échaudés par la politique trop libérale menée par le gouvernement. Des centristes très remontés, donc, qui se sont retrouvés, samedi à Paris, pour la réunion constitutive d'une sensibilité «Démocrate et populaire».
Démarquage. «Il faut savoir dire non au gouvernement !» a lancé Pierre Méhaignerie, pressenti pour figurer dans le «ticket» que Nicolas Sarkozy va présenter pour diriger l'UMP. Le président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale s'est nettement démarqué de François Baroin, secrétaire général délégué de l'UMP, qui avait déclaré la semaine dernière qu'il ne devrait pas y avoir «l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette entre le président de la République et le parti». «Ce n'est pas ma conception du rôle d'un parti politique», a rétorqué Méhaignerie devant deux cents militants et une trentaine de parlementaires décidés à infléchir la longue marche libérale de Jean-Pierre Raffarin.
Convaincu que «le second tour de l'élection présidentielle se jouera au centre», Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé, a lui aussi plaidé pour un recentrage social. «Les défaites passées sont tellement cinglantes qu'on serait bien idiots de ne pas en tirer des leçons», a également estimé l'Alsacien Adrien Zeller, président de la seule région restée à droite après