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Libération

A Strasbourg, les eurodéputés socialistes rasent les murs

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Les divisions du PS français sur la Constitution sont mal comprises.
publié le 14 septembre 2004 à 2h07

Strasbourg (UE) envoyé spécial

«Les socialistes français sont incompris en Europe, constate, accablé, Bernard Poignant, le chef de la délégation du PS français au Parlement européen. Nous étonnons et nous consternons.» En ce début de session au Parlement de Strasbourg, Bernard Poignant fait vite les comptes face au non de Laurent Fabius à la Constitution européenne : sur 31 députés socialistes français, «les six minoritaires du Nouveau Parti socialiste et de Nouveau Monde sont pour le non plus André Laignel, Marie-Noëlle Lienemann et Henri Weber, ça fait neuf». En fait dix : la fabiusienne Pervenche Berès, ancienne membre de la Convention européenne, a confié à Libération qu'elle soutenait son mentor : «Le projet de la Convention a été massacré par les chefs d'Etat et de gouvernement.» Un virage sur l'aile puisque jusqu'ici elle a soutenu le traité même si elle en a dénoncé les insuffisances. Mais elle «pense ça depuis le début» et elle a «accompagné Laurent Fabius dans sa réflexion». D'autres vocations pour le non pourraient donc encore apparaître. «Un tiers des députés socialistes français sont contre la Constitution», analyse Poignant.

Discrétion. Curieusement, les partisans du traité sont plus prolixes que ses opposants qui se font discrets comme s'ils étaient eux-mêmes surpris de ce soutien de poids dans un parti connu jusqu'ici pour son engagement européen. «Il n'y a que deux partis de gouvernement opposés à la Constitution : les conservateurs britanniques et si Fabius