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Libération

L'Europe plonge la gauche dans l'inconnu

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publié le 14 septembre 2004 à 2h07

A la croisée des chemins. Telle est la situation dans laquelle se retrouvent Laurent Fabius à gauche et Nicolas Sarkozy à droite. Tous deux viennent de mettre en jeu leur destin élyséen, au sein de leur camp respectif d'abord, devant les Français ensuite. Et de donner un sérieux coup de volant sur le chemin sinueux censé les conduire jusqu'à la présidentielle de 2007. La livraison mensuelle de notre baromètre de l'opinion Louis Harris-Libération-AOL-i Télé (1) montre qu'aucun des deux n'a partie gagnée d'avance.

Réalisée au lendemain du penchant pour le non laborieusement confessé par l'ex-Premier ministre socialiste, jeudi soir, sur France 2, notre enquête souligne l'incertitude qui pèse sur l'issue d'un référendum programmé, il est vrai, dans plus d'un an : si 39 % des personnes interrogées annoncent leur intention d'approuver le projet de Constitution européenne, 23 % affichent déjà leur hostilité au texte. Surtout, 32 % des Français admettent ne pas connaître suffisamment le sujet pour se déterminer, une proportion d'indécis à laquelle il convient d'ajouter 6 % de personnes qui ne se prononcent pas.

Euroscepticisme. Les déchirements de la gauche entre partisans du oui et du non méritent d'autant plus d'attention que la galaxie socialiste semble la première touchée par l'incertitude qui pèse sur ce rendez-vous européen : les sympathisants du PS (256 personnes, un quart de l'échantillon total) penchent à 41 % pour le oui, contre 22 % d'avis contraire et 30 % qui reconnaissen