Jour de ruptures au PS, au lendemain du non de Laurent Fabius au traité de Constitution européenne. Jack Lang en livre un résumé : «Cela ne sert plus à rien de jouer les Casques bleus» pour rabibocher la majorité du parti, désormais éclatée entre le «oui» de Hollande et le «non» de Fabius. Un PS divisé comme le sont les Français : selon un sondage du Point à paraître demain (1), 51 % des Français voteraient pour ce traité, tandis que 34 % disent qu'ils auraient «plutôt tendance à voter non» et que 15 % ne se prononcent pas. Hollande et Fabius ont participé hier soir, rue de Solférino, à une réunion pour «organiser dans le respect mutuel» la campagne interne. Mais, dans la journée, chaque camp avait fourbi ses armes.
Débat. 11 heures à l'Assemblée nationale, réunion de rentrée des députés PS. Jean-Marc Ayrault, le président du groupe, en vient vite au fait : «Les Français se demandent si nous ne sommes pas en train de dilapider notre redressement électoral dans des divisions fratricides.» Il rappelle son engagement pour le oui. Puis précise qu'«il n'y a pas au groupe socialiste de bons et de mauvais Européens». François Hollande, le premier secrétaire du PS, lui emboîte le pas sur la nécessaire «maîtrise» du débat. Puis enchaîne avec un appel «à la responsabilité». L'enjeu touche «à l'identité» du PS.
12 h 45, Maison des polytechniciens, à deux pas du siège du PS. François Hollande arrive en compagnie de Dominique Strauss-Kahn pour un déjeuner du camp du oui. Ils y retrouvent M