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Vers un big bang de la fonction publique

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Une suppression des corps serait à l'étude.
publié le 15 septembre 2004 à 2h08

Héritière de l'administration royale de l'Ancien Régime, la fonction publique d'Etat est divisée en plus de 1 000 corps de métiers. Leurs effectifs varient de quelques unités (gardiens de phare) à plusieurs centaines de milliers (professeurs des écoles). Le cloisonnement est total : un fonctionnaire qui veut changer de corps doit passer un nouveau concours et abandonner les avantages acquis de son précédent statut, qu'ils soient matériels (échelon d'ancienneté) ou géographiques (priorité de mutation).

Impossible dans ces conditions pour l'Etat-employeur d'opérer à grande échelle des reclassements internes, comme le ferait une entreprise privée. Au ministère de la Fonction publique, on commence à se demander si, au lieu d'agir au coup par coup quand se pose un problème, comme celui de la prochaine reconversion de 1 000 agents du service de la redevance de l'audiovisuel à Rennes (lire pages Evénement), il ne vaudrait pas mieux provoquer un big bang en supprimant purement et simplement la notion de corps, pour la remplacer par celle de «filières de métiers».

Ces filières seraient regroupées en sept grandes familles : formation (850 000 fonctionnaires), administration générale (234 000), technique (232 000), sécurité (138 000), finances (167 000), santé-social (23 000) et culture (11 000). Elles comporteraient cinq niveaux de qualification. En ajoutant quelques cas particuliers, cela ferait 40 filières de métiers. Une grande réforme que Renaud Dutreil hésite encore à sortir des ti