Les critiques faites au plan de cohésion sociale présenté hier en Conseil des ministres, qualifié de «loi de croissance économique» par Jacques Chirac, agacent manifestement Jean-Louis Borloo. Si tout le monde s'accorde pour dire, qu'en terme de diagnostic (exclusion, chômage des jeunes et des seniors, échec scolaire dans les banlieues...), le projet décline une analyse plutôt pertinente, le doute pèse sur les moyens pour le mettre en oeuvre.
Les 12,8 milliards d'euros promis sur cinq ans seront-ils au rendez-vous ? Cette question énerve le ministre. Hier la communication gouvernementale a consisté à crédibiliser le plan en montrant que des arbitrages budgétaires favorables avaient été obtenus pour l'an prochain.
Le secrétaire d'Etat à l'Insertion professionnelle, Laurent Hénart, a ainsi annoncé un crédit d'impôt de 1 600 euros annuels par apprenti pour inciter les entreprises à recruter des jeunes. Cette somme pouvant être portée à 2 200 euros pour l'embauche d'un apprenti qui sort du système scolaire sans diplôme. Objectif : faire passer le nombre de contrats d'apprentissage de 340 000 à 500 000 dans les cinq ans. «Cela représente un effort de l'Etat de 600 millions d'euros dès 2005.» Pour inciter les jeunes à choisir l'apprentissage, leur salaire devrait être porté à 50 % du Smic contre 25 % aujourd'hui. Enfin, ce revenu ne sera plus imposable : ce petit pécule qui venait s'ajouter au salaire des parents, suffisait parfois à faire sauter les prestations sociales des famille