Avec 11,5 milliards de déficit, l'année 2003 restera dans les annales de la Sécurité sociale comme un record historique. C'est ce que confirme la Cour des comptes dans son rapport annuel rendu public ce matin. Le précédent record de 1995, avec 10,3 milliards d'euros, est dépassé. Ce trou est plus important que ce qui était prévu par la Commission des comptes de la Sécurité sociale. Celle-ci avait déjà révisé en juin son estimation à la hausse, à 10,2 milliards d'euros. Cela n'a pas affecté le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy qui s'est félicité hier qu'il l'avait «anticipé» avec sa réforme, qui «permettra d'enrayer cette augmentation folle des dépenses de la Sécurité sociale».

Estimations. Pour 2004 l'effet du plan Douste-Blazy devrait cependant rester marginal. Ses premières mesures n'entrent en effet en vigueur qu'au 1er janvier 2005. Toutefois la bonne surprise de la croissance (2,5 % au lieu de 1,7 %) pourrait permettre de revoir à la hausse les recettes et à la baisse le déficit attendu (14 milliards d'euros). La Commission des comptes publiera le 21 octobre sa nouvelle estimation 2004 et ses prévisions pour 2005.

En attendant, la Cour des comptes ne s'est pas contentée de l'exercice imposé qu'est le contrôle des recettes et dépenses. Elle a aussi choisi quelques «figures libres», dixit un magistrat de la Cour, dont quatre au moins pourraient faire grincer quelques dents : la productivité des agents de la Sécurité sociale, les affections de longue durée, les ind