Menu
Libération

Les fabiusiens sortent les couteaux en attendant Jospin

Article réservé aux abonnés
publié le 16 septembre 2004 à 2h10

Laurent Fabius a fait un cauchemar : le spectre de son ex-frère ennemi en mitterrandisme revenait lui compliquer un peu plus la tâche... Redoutant l'influence de l'oracle Jospin auprès des militants socialistes, il entend minimiser l'impact de sa prise de position. L'ex-Premier ministre s'apprête en effet à sortir du silence, sans doute la semaine prochaine, pour dire, à son tour, ce qu'il pense de la Constitution européenne. Et s'il prétend prendre de la hauteur vis-à-vis de la guerre de tranchées au PS, il devrait approuver, sans enthousiasme, le traité.

Pour relativiser cette prise de position, les fabiusiens s'escriment donc à tailler en pièces le dogme de l'infaillibilité jospiniste. «Il n'y a pas de magie Jospin, résume, Claude Bartolone, député de Seine-Saint- Denis. Lionel est comme nous tous, il peut se tromper. Il nous a conduits à une belle victoire (en 1997), mais aussi à un échec grave» le 21 avril 2002. Fidèle de Fabius, l'ancien ministre de Jospin se rassure : «Le parti a beaucoup changé, il n'y a plus d'homme providentiel, il n'y a aura donc pas d'impact psychologique de la parole de Jospin».

Tout en réfutant toute «comparaison désobligeante», il ajoute : «Mitterrand, lui, avait ce côté un peu sorcier, il pouvait passer pour un extraterrestre auprès des militants au point de les retourner, pas Lionel...»

Le sénateur de Seine-Maritime, Henri Weber, juge, lui aussi, que la popularité de Jospin s'est étiolée : «Les militants l'aiment bien, mais ils n'oublient pas q