Un bastion de la droite se fissure. Alors que le dépôt des listes sénatoriales se clôt aujourd'hui, les experts électoraux de l'UMP anticipent déjà un net recul du parti chiraquien qui devrait perdre la majorité absolue au Sénat après le renouvellement du 26 septembre. Cette majorité qui ne tient qu'à une voix 161 sénateurs pour 321 sièges a permis au gouvernement de faire passer ses textes sans les négocier avec ses alliés traditionnels, centristes et radicaux. Mais même le président sortant du Sénat, Christian Poncelet, a déjà reconnu hier dans une interview au Républicain lorrain qu'il allait manquer «une poignée» d'élus à l'UMP pour garder, seule, le contrôle d'une assemblée qui va, de surcroît, passer de 321 à 331 membres à la suite d'une réforme adoptée l'an dernier.
Au total, la droite dans son ensemble restera, bien sûr, majoritaire, mais l'UMP s'apprête à perdre plus d'une dizaine de sièges. Les grands gagnants seront donc l'UDF et, surtout, le PS dont le groupe devrait atteindre un record historique d'élus (lire ci-contre).
La vague rose des élections régionales et cantonales de mars n'y est pourtant pas pour grand-chose. La chute prévisible de l'UMP s'explique d'abord par la perte de grandes villes aux municipales de 2001, comme Paris et Lyon, qui vont permettre l'élection de nouveaux sénateurs PS, PCF ou Verts. Rien que dans la capitale, l'UMP devrait perdre 3 ou 4 sièges du fait de l'élection de Bertrand Delanoë. Autre motif d'inquiétude pour le parti majorita