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Libération

Gollnisch, dauphin putatif et peu combatif

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Le fidèle lieutenant tarde à sortir du bois et risque de se faire évincer par Marine Le Pen.
publié le 17 septembre 2004 à 2h10

«Gollnisch ? Il connaît bien le Japon, mais c'est un samouraï qui refuse de livrer bataille...» Les amis du délégué général du FN piaffent de le voir se lancer dans la course à la succession de Le Pen, 76 ans, patron du parti d'extrême droite depuis sa fondation en 1972. Ils l'incitent à pourfendre le népotisme en vigueur à Saint-Cloud pour contrer la mise sur orbite de Marine, la benjamine des trois filles Le Pen. Et l'exhortent à montrer qu'il a bien l'étoffe d'un chef. Mais du maire d'Orange, Jacques Bompard, au leader des catholiques traditionalistes, Bernard Antony, tous doutent d'un champion si peu enclin à l'affrontement. Taraudé entre sa fidélité envers Jean-Marie Le Pen et ses amitiés, notamment avec Marie-France Stirbois, sa condisciple à la fac de Nanterre, Bruno Gollnisch a réussi, jusqu'à présent, à ne pas choisir.

Il n'a concédé qu'une seule petite incartade : il s'était permis de critiquer au printemps la décision du président du FN d'écarter Marie-France Stirbois de la position de numéro 2 de sa liste des européennes en Paca. «Mais Gollnisch ne sait pas trancher. C'est dans son tempérament. C'est un universitaire, pas un homme d'action», critique un fidèle lepéniste. «Pour le moment il se contente d'attendre ce qu'on lui a promis, c'est-à-dire le fauteuil de Le Pen...», poursuit un autre proche du clan Le Pen. Pourtant, à mesure que la succession s'éloigne, l'heure de vérité de Gollnisch approche et beaucoup se demandent si le fidèle lieutenant va enfin sortir