Le Pen acculé par ses lieutenants. Hier, à l'issue de la réunion du bureau exécutif, le président du FN n'a pu obtenir des huit autres membres de cette instance l'exclusion du bureau politique de Jacques Bompard, maire d'Orange, et de l'ex-députée Marie-France Stirbois, accusés de troubler l'ordre frontiste. Dans un communiqué laconique, la direction du parti d'extrême droite se contente de signaler qu'après avoir auditionné les deux frondeurs, elle «a, sur proposition du président, décidé de mettre sa décision en délibéré dans l'attente d'informations complémentaires»... Une marche arrière toute par rapport à la suspension prononcée «à l'unanimité» lors d'une réunion de la même instance le 3 septembre.
D'ordinaire discipliné, Carl Lang, secrétaire général et numéro 3 du FN, a manifesté franchement son désaccord. Cible des attaques à répétition de Bompard, Marine Le Pen souhaitait voir remis dans le rang les contestataires. Elle apparaît comme la grande perdante du recul de son père.
Le président du FN s'apprête maintenant à affronter les 50 membres du bureau politique qui doivent se réunir lundi. Une fronde anti-Le Pen commence à y bouillonner. Dans une seconde lettre «strictement confidentielle», comme celle révélée par Libération d'hier, envoyée à tous les membres du bureau politique, Pierre Descaves, conseiller régional de Picardie, appelle cette instance à casser les éventuelles décisions du bureau exécutif, considérant que «ni Jacques Bompard, ni les autres intervenants