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Libération

L'armée, un métier d'homme qui perd ses hommes

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1 078 postes supprimés en 2005, alors que les achats de matériel croissent.
publié le 18 septembre 2004 à 2h12

De nouvelles armes, mais moins de militaires. Le budget 2005 de la Défense ­ présenté mercredi ­ prévoit de réduire les effectifs de plus de 1 millier d'hommes, alors que d'importantes commandes de matériels seront annoncées, en particulier l'achat d'avions de combat Rafale.

Les états-majors (terre, air et mer) ont eu un été pourri. Il leur a fallu «revoir à la baisse le rythme des recrutements pour contenir la masse salariale», explique-t-on au ministère de la Défense, où l'on reconnaît la nécessité d'«arbitrages difficiles». Dès juillet, les embauches ont été gelées et des promotions au grade supérieur renvoyées à plus tard. D'où un début de grogne dans les popotes. Selon nos informations, en 2005, le nombre d'emplois militaires va baisser de 1 078. Sur un total de plus de 350 000, quand même... Mais, puisque des créations auront lieu dans des secteurs prioritaires comme la gendarmerie (+ 700), le service de santé ou les services secrets (DGSE), d'autres unités vont devoir réduire encore plus la voilure, notamment dans l'armée de terre.

Les états-majors redoutent qu'il s'agisse là d'une première étape, avant une réduction plus drastique du «format» des armées. Le ministère de la Défense dément avec fermeté, mais le chiffre de 10 000 suppressions de postes circule dans tous les bureaux. L'inquiétude trouve son origine dans la grande réforme des finances publiques, la Lolf (1). Jouée à blanc cette année, la nouvelle structure budgétaire se traduira, dès 2006, par un calcul en