La joie aura été de courte durée. Durant quelques jours, à coups de communiqués et de déclarations, dirigeants de la majorité et parlementaires UMP se sont délectés du spectacle des divisions offertes par le Parti socialiste sur la Constitution européenne. Mais depuis le non définitif de Fabius, c'est plutôt l'inquiétude qui domine. A l'Elysée comme à l'UMP, la perspective d'un échec au référendum, annoncé pour l'année prochaine, commence à donner des sueurs. L'empreinte qu'il laisserait sur le quinquennat serait désastreuse. Pire qu'une dissolution ratée, aux conséquences avant tout hexagonales, un non de la France à l'Europe discréditerait l'action internationale de Jacques Chirac. Un cauchemar pour celui qui a placé son second mandat sous le signe de la diplomatie active.
«Risque réel». La semaine dernière, un député proche de Nicolas Sarkozy confiait espérer que «la Grande-Bretagne plante l'Europe en votant non à son référendum, et que cela ne rende plus nécessaire d'en organiser un en France». Dimanche, le ministre de l'Education, François Fillon, a carrément mis les pieds dans le plat en estimant qu'il «y a un risque réel que le non l'emporte». Pour le plus grand bonheur de François Hollande, la droite a donc décidé de cesser d'attaquer Laurent Fabius. Ses critiques envers la position du député de Seine-Maritime ne faisaient que le valoriser aux yeux des militants socialistes. Et l'érigeaient en leader de «la résistance à Chirac». Tous s'échinent désormais à démontrer q