Une pensée. Pas d'arrière-pensées. Huit clubs de gauche (1), réunis le week-end passé pour leur première université d'été commune, ont planché «tranquillement et sereinement» sur la Constitution européenne. Comme au PS, ces think-tanks qui réunissent des personnalités aussi diverses que Bernard Kouchner, Dominique Voynet ou l'ex-conseiller de Mitterrand, Maurice Benassayag, ont été cependant incapables de se départager entre le oui et le non. Mais tous se sont accordés sur «la réussite du projet européen» qui passe notamment par une «augmentation substantielle du budget» de l'UE. «Au-delà du oui et du non, il est indispensable de faire rebondir l'Union, explique Jean-Baptiste de Foucauld, initiateur de cet Interclubs. Après, tout est affaire de stratégie : le non peut-il faire dynamiter le projet ? Le oui peut-il être créatif ?» A ces deux questions, il répond par la positive. Selon lui, «il n'y a d'alternative crédible au traité que non européenne ou antieuropéenne, c'est-à-dire nationale». D'autres estiment au contraire que le non qui ne doit être «ni un repli sur soi passéiste, ni une fuite en avant» peut s'accompagner «d'un plan ambitieux pour l'Europe». Les huit clubs proposent de «faire circuler» leurs réflexions au sein des partis de gauche. Avec la modeste ambition «d'offrir du grain à moudre», plutôt qu'une «solution toute faite».
(1) Actes et Paroles, Cercle Condorcet, Convictions, Gauche moderne, Re-Formes, Réunir, Témoin-Cahiers démocrates, Vouloir la Républiq