C'est une première : l'assurance maladie n'est plus seule à creuser le trou de la Sécurité sociale. Elle est encore responsable de l'essentiel du déficit : 8,6 milliards sur les 10,1 milliards de solde négatif du régime général prévu pour 2005. Mais pour la première fois de son histoire, la branche vieillesse plonge à son tour dans le rouge. Après 0,1 milliard d'euros de manque à gagner en 2004, la commission des comptes de la Sécurité sociale, qui s'est réunie hier, prévoit un déficit de 1,4 milliard d'euros en 2005 dans le budget de la Cnav (Caisse nationale d'assurance vieillesse).

Réforme. D'où vient cette mauvaise surprise ? Pas de la démographie. «L'évolution tendancielle des effectifs de retraités reste lente», souligne la commission des comptes, car «l'effet du baby-boom ne se manifestera qu'en 2006», quand les classes nombreuses de l'immédiat après-guerre passeront le cap des 60 ans. En fait, c'est la réforme Fillon votée en 2003 qui plombe les comptes de l'assurance vieillesse qu'elle était censée renflouer. «Les dispositions de la réforme de 2003 sur la retraite anticipée ont avancé un retour au déficit qui se serait produit un peu plus tard», souligne le président de la commission, François Monier, qui constate que «la branche vieillesse est à présent structurellement déficitaire, car l'on ne peut pas compter sur la croissance pour la ramener spontanément à l'équilibre».

Outre le départ anticipé des salariés ayant eu des carrières longues ( 82 000 retraites déjà li