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Libération

SNCM: Matignon contredit Devedjian

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publié le 22 septembre 2004 à 2h14

Marseille, de notre correspondant.

Ethnique ou pas ethnique ? C'est la question. L'accord conclu dimanche entre la SNCM (Société nationale Corse-Méditerranée) et le STC (Syndicat des travailleurs corses, nationalistes), qui prévoit un «rééquilibrage» des recrutements en faveur de «navigants résidant en Corse», a causé hier une sacrée cacophonie dans les rangs du gouvernement. Ça flottait tellement que, dans l'après-midi, Matignon a convoqué en urgence des représentants des ministères de l'Economie, de l'Intérieur, de la Justice, de la Fonction publique, du Travail et des Transports afin d'examiner «la conformité» du relevé de conclusions «aux principes du droit français». Conclusion de cette réunion présidée par le directeur de cabinet de Jean-Pierre Raffarin, Michel Boyon : le texte n'enfreint pas le «principe de non-discrimination à l'embauche», selon un communiqué publié hier soir par Matignon, qui ajoute toutefois : «L'Etat sera vigilant pour assurer le strict respect de ce principe dans la mise en oeuvre.»

Couac. Et pan sur le bec du ministre délégué à l'Industrie, Patrick Devedjian (UMP), auteur du plus gros couac de la journée, hier matin : «Il s'agit d'un accord ethnique scandaleux (...). Le concept juridique de Corse n'existe pas en droit, sauf à retomber dans la mécanique juridique de la définition du statut des juifs sous l'Occupation.» L'impétueux Devedjian aurait dû lire le texte avant de parler. Rien d'ethnique là-dedans : c'est l'avis du préfet de Corse. Pierre-