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Libération
Portrait

Avec Claude Estier, Mitterrand quitte le Sénat

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A 79 ans, le président du groupe PS depuis 1986 quittera le palais du Luxembourg dimanche.
publié le 23 septembre 2004 à 2h15

C'est la retraite du dernier mitterrandiste historique encore en exercice. Claude Estier, élu sénateur de Paris pour la première fois en 1986 et président du groupe PS du Sénat depuis seize ans, quitte la Haute Assemblée à 79 ans. Avec lui s'achève une aventure qui a marqué l'histoire socialiste : celle de la poignée d'hommes qui, à partir de 1965, fit corps autour de François Mitterrand et l'accompagna jusqu'à la victoire de 1981.

Journaliste politique au Monde, puis à Libération (celui d'Astier de La Vigerie, fondé en 1945 et qui ferma ses portes en 1954), Claude Estier est passé de l'autre côté de la barrière en rejoignant l'équipe de campagne du candidat unique de la gauche. En 1967, il devient député du XVIIIe arrondissement de Paris, battant le ministre des Anciens Combattants Alexandre Sanguinetti avec 160 voix d'avance. En 1971, il est nommé au secrétariat national du PS, chargé des relations avec la presse.

«Ennui». Après 1981, il reste du premier cercle, fréquente l'Elysée, va à Solutré. C'est là-haut, sur la colline, quelque temps après son élection au Sénat, que Mitterrand lui glisse : «Vous devez vous embêter, là-bas ! Prenez donc la présidence du groupe.» Joignant le geste à la parole, le chef de l'Etat recrute aussitôt au gouvernement celui qui dirigeait alors les sénateurs, André Méric. Curieusement, et malgré ces prévenances, Estier ne fut jamais lui-même ministre, peut-être à cause d'une rumeur qui le dénonçait comme un ex-honorable correspondant du KGB. Brui