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Libération
Portrait

Borloo a plus que la tête de l'Emploi

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Ministre depuis vingt-neuf mois, l'ex-avocat d'affaires est devenu premier ministrable.
publié le 23 septembre 2004 à 2h15
(mis à jour le 23 septembre 2004 à 2h15)

Le fêtard du gouvernement passe aux choses sérieuses. Fini les grasses mâtinées et les gueules de bois : le brouillon au teint brouillé prend de la hauteur. Invité ce soir à 100 minutes pour convaincre sur France 2, le ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, cité comme premier ministrable dans les allées du pouvoir, a l'intention de montrer qu'il est prêt au cas où. Ses proches l'affirment : ses deux ans et demi au gouvernement l'ont changé. «Il s'est discipliné dans sa manière de travailler, constate son secrétaire d'Etat au Logement et copain de vingt ans, Marc-Philippe Daubresse. Il a acquis une vision globale des questions économiques et sociales, et, en même temps, il reste pragmatique.» «Ce qu'il a monté avec le plan de cohésion sociale, c'est du sérieux, s'étonne presque un autre ministre. Il a gommé son côté rebelle, et ça peut lui rapporter gros.»

Transformiste. Jean-Louis Borloo est un habitué des transformations. Avocat d'affaires, notamment du sulfureux Bernard Tapie, il est classé en 1980 par le magazine Fortune comme un des cinq avocats les mieux payés au monde, avant de se plonger dans le Valenciennois, une région laminée par la crise économique. Elu maire de Valenciennes en 1989, il s'attaque aux problèmes de logement, d'emploi, de réindustrialisation. Et, bon communicateur, le fait savoir. Touche-à-tout et électron libre, il a du mal à se plier aux règles des partis politiques. Il passe ainsi de Génération Ecologie