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Libération
TRIBUNE

Folie du nom «Islam»

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Enrayer le processus de destruction d'une culture.
par Nabile Farès, psychanalyste, écrivain, signataire du Manifeste des libertés.
publié le 24 septembre 2004 à 2h16

Terrorismes d'Etat, terrorismes de partis politiques, terrorismes de partis religieux devenus, eux aussi, politiques, nous ont placés, nous, femmes, enfants, hommes, au centre de tentatives de destruction des corps, des idées, des moeurs, des acquis d'une civilisation commune toujours fragile, fragilisée par des convictions sans partage, tournées vers la destruction de l'autre humain, semblable et différent, devenu insupportable par sa présence même. Quelque chose de plus, cependant, ici, en France, et, tout aussi bien, dans le monde, s'il s'agit de jeunes femmes, car la violence meurtrière, jalouse, se trouve soudainement, rapidement, comme c'est le cas, démultipliée.

Ce ne sont pas de jeunes hommes, adolescents, qui sont désignés comme porteurs ou transgresseurs de la loi ­ loi scolaire, sans doute, en France, mais, loi, tout de même ­ où la société se retrouve, se reconnaît, engagée tout entière.

Les personnes désignées comme porteurs de la loi ­ dite «islamique», ce qui ne veut pas du tout dire «musulman», sont des adolescentes, en mouvement vers une pensée d'elle-même, de leurs corps, de leur place dans la vie commune, la cité où elles sont, la cité où nous sommes, une chacune, un chacun.

D'où l'intolérable de cette liaison ­ déraison ­ entre la place des adolescentes à l'école et cette démesure d'actes meurtriers, assassinats ­ existent-ils d'autres mots ? crimes ­ à l'égard des deux personnes Christian Chesnot et Georges Malbrunot.

Si rien ne peut justifier un tel double