L'idée européenne, fût-ce sous sa forme peu exaltante d'un projet de Constitution de plus de 300 pages, n'a pas perdu tous ses soutiens en France. Il y a dix jours que Laurent Fabius a prononcé son non et on aurait pu penser que le changement de pied d'un des principaux leaders du PS, ancien Premier ministre qui plus est, ouvre la bonde à une vague d'eurocriticisme sans précédent. Il n'en est rien, tout au moins si l'on en croit l'étude que la Sofres vient de réaliser pour Libération (1). Les personnes sondées ayant l'intention de répondre oui au référendum sur le traité constitutionnel devancent très largement les partisans du non. Et, si 48 % des Français n'ont pas fait leur choix (ou ont déjà opté pour l'abstention), la perception globale de la construction européenne résiste mieux qu'on aurait pu le croire.
Similarité. 34 % pour le oui, et 18 % pour le non : au total, ce sont quelque 52 % des personnes interrogées qui savent déjà le bulletin qu'elles choisiront. Pour un scrutin dont la tenue a été promise pour l'automne 2005 et qui pourrait ne pas avoir lieu du tout si un autre pays européen ayant décidé de consulter le peuple décidait de répondre non , ce n'est pas si mal. Si l'on raisonne seulement sur les intentions de vote exprimées, le oui recueillerait 65 % des voix et le non, 35 %. Soit un chiffre très similaire au résultat d'un sondage Louis-Harris-l'Express réalisé à la mi-juin, qui donnait 66 % de oui (2). Même si, insiste Brice Teinturier, de la Sofres, «le