Changements forts mais en douceur à la direction de la CFDT. Trois poids lourds de la période de Nicole Notat, occupant des postes stratégiques dans la centrale syndicale, vont quitter la commission exécutive. Hier, lors du bureau national (direction élargie) de la CFDT, ont été annoncés, en sus du départ de Jean-Marie Spaeth, président de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), remplacé par Michel Régereau (région Bretagne), celui de Jean-François Trogrlic, chargé des relations internationales et européennes, poste que François Chérèque assumera en octobre, puis, en 2005, celui de Michel Jalmain, quasi-numéro 2 de la CFDT, puisque chargé de l'action revendicative. Officiellement, il s'agit d'«anticiper le renouvellement» de la direction, inévitable lors du prochain congrès, en 2006.
Michel Jalmain, issu de la fédération construction bois, fut le négociateur de trois des accords les plus contestés signés par la CFDT : le Pare (en 2000), la révision de la convention Unedic (en 2002), qui avait donné naissance au mouvement des «recalculés», et celui sur les intermittents du spectacle (en 2003). Il était aussi un symbole de la ligne majoritaire de la CFDT, qu'il résumait ainsi : «Le rapport de force, c'est la capacité de signer de notre organisation.»
Tête de Turc des opposants de la CFDT, Michel Jalmain était aussi critiqué pour la confusion de ses rôles de négociateur et de gestionnaire, puisqu'il avait présidé l'assurance chômage, en alternance avec Denis Gautier-Sauva