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Libération

Les «visites de courtoisie» de monsieur le sénateur

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publié le 25 septembre 2004 à 2h17

Haute-Vienne, envoyé spécial.

Son assistante rêve de lui mettre une «balise Argos» dans la poche. Car, depuis quatre semaines, Jean-Claude Peyronnet ne tient plus en place. Pour décrocher un nouveau mandat, le sénateur socialiste quadrille méthodiquement son département, la Haute-Vienne. Sa mission consiste à rencontrer la quasi-totalité des 900 grands électeurs ­ pour la plupart conseillers municipaux ­ qui doivent assurer sa réélection, dimanche, au palais du Luxembourg.

A 63 ans, Peyronnet est l'archétype du cumulard : conseiller municipal de son village, président de la communauté de communes, ancien président du conseil général (dont il est toujours membre) et, enfin, sénateur depuis neuf ans. Mercredi, il battait la campagne en compagnie de l'autre sénateur sortant du département, Jean-Pierre Demerliat, 61 ans, maire d'une petite commune rurale «depuis la nuit des temps» et premier secrétaire de la fédération PS «depuis des siècles». Vingt-trois ans de Sénat à eux deux. Alors ce n'est pas le programme du jour ­ onze communes à visiter au pas de charge ­ qui va leur faire peur.

«Vote obligatoire». Chacun dans sa berline, ils filent à toute vitesse sur des routes qu'ils connaissent par coeur. Première halte, à l'heure du petit déjeuner, dans une municipalité amie où les deux notables s'échinent à corriger l'image un peu vieillotte du Sénat. «Les sénateurs ne dorment pas plus que les autres, grince Peyronnet. Il nous arrive de siéger quatre ou cinq jours d'affilée, même la n