Comme un bouton qu'il ne fallait pas gratter. Comme un gamin que ça démangeait trop. Le gamin, c'est François Hollande. Le bouton, c'est l'inévitable argument du «moi ou le chaos». Le premier secrétaire du PS, qui défend le oui à la Constitution européenne, prétendait vouloir mener une campagne «argument contre argument». «Le oui ou le non doivent être fondés sur une conviction. Les personnes ne sont pas en cause», promettait-il encore dimanche, à Rennes (Ille-et-Vilaine).
Balance. Invité de RTL hier matin, le numéro 1 du PS n'a pourtant pas pu s'empêcher de mettre son avenir rue de Solférino dans la balance du vote militant : «Pour rester premier secrétaire, il vaut mieux que le oui l'emporte.» En fin de semaine dernière, François Rebsamen, le maire de Dijon, très proche de Hollande, avait déjà amorcé la pompe en avertissant que, «si le projet du PS devait s'écrire sur la base des conséquences du non, il faudrait sans doute, pour le défendre, une autre majorité». Rebsamen dément aujourd'hui vouloir «personnaliser ou dramatiser» l'enjeu. «Je ne dis pas "moi ou le chaos"», précise, de son côté, François Hollande.
En fait, la direction du PS cherche à contrer la stratégie de Laurent Fabius, qui veut minimiser l'importance du débat. Depuis qu'il a officialisé son non, le député de Seine-Maritime la joue profil bas, feignant d'ignorer que le résultat du vote militant aura des conséquences internes. «Il n'est pas question pour nous de remettre en cause notre appartenance à la major