Marche arrière toute. La réforme des pensions de réversion est gelée. Jean-Pierre Raffarin a promis que l'on ne toucherait à rien. Vendredi soir, avant-veille des élections sénatoriales, le Premier ministre s'est engagé à ne rien faire tant que le Conseil d'orientation des retraites (COR) n'aurait pas remis le rapport qui lui a été commandé afin de «prendre en compte les interrogations et les inquiétudes» des veuves, veufs et retraités. Un rapport qui doit être prêt pour la fin de l'année. Mais, assurait hier le président de la CFE-CGC, Jean-Luc Cazettes, «le gouvernement a pour le moins pris du recul».
Jean-Pierre Raffarin avait pourtant cosigné avec son ministre de la Protection sociale, Philippe Douste-Blazy, sans oublier celui des Finances, Nicolas Sarkozy, le décret du 24 août qui soumettait à partir du 1er juillet 2006 l'attribution des pensions de réversion de la Sécurité sociale à des conditions de ressources draconiennes. Plusieurs dizaines voire centaines de milliers de veuves sur un total de 2,3 millions de bénéficiaires des pensions de réversion verraient leurs ressources baisser, parfois de 500 à 600 euros par mois, si ce décret était appliqué (Libération du 16 septembre).
Le président de la CFE-CGC fut le premier à dénoncer les conséquences de la mesure prise en plein mois d'août, dont les veuves de cadre auraient été les premières victimes. «Le gouvernement semble avoir compris que faire ça moins d'un an avant l'élection présidentielle, c'était se tirer une