Entraîneur à bout de souffle demande changement d'équipe pour «deuxième mi-temps». Convaincu de rester Premier ministre jusqu'au référendum sur la Constitution européenne, en 2005, Jean-Pierre Raffarin veut mettre tous les atouts de son côté pour ne pas finir en lambeaux. Il aimerait donc obtenir de Jacques Chirac un remaniement plus conséquent que le simple remplacement de Nicolas Sarkozy au ministère des Finances, en novembre. Mais pas facile de vendre à l'opinion un Raffarin IV quand le Raffarin III a tout juste six mois d'existence. Un débat sur l'ampleur du remue-ménage gouvernemental de cet automne est donc en cours au plus haut sommet de l'Etat.
De l'air. Cette question est cruciale pour le chef du gouvernement. Un changement substantiel aurait valeur de reconfirmation par le chef de l'Etat, et Raffarin en sortirait relégitimé pour finir sa tâche. Car si ce dernier regagne 4 points dans le baromètre mensuel TNS-Sofres à paraître dans le Figaro Magazine de samedi, il reste plombé par une cote de popularité désastreuse 30 % des personnes interrogées lui font «confiance», contre 67 % qui expriment l'avis inverse (1). Raffarin voit donc dans le départ de Nicolas Sarkozy la possibilité de retrouver un peu d'air. «Ça lui fera un problème de moins à gérer», souligne un proche. «Sarko est le seul à le mépriser en face. Les autres, même s'ils n'en pensent pas moins, respectent la hiérarchie», explique un autre.
Lessivé par les défaites électorales, le Premier ministre n'a plus