Au PS, les journées parlementaires de Lorient sont à peine terminées que la bataille du référendum interne sur la Constitution européenne reprend de plus belle. Avec la montée en puissance d'un «front du refus» qui commence à s'afficher comme tel, unissant Laurent Fabius avec des représentants des courants minoritaires. Cela s'est passé vendredi matin dans la discrétion d'une ville de la banlieue parisienne, Viry-Châtillon, où, officiellement, Fabius était venu soutenir les efforts de la mairie contre les atermoiements de La Poste à déménager un bureau de poste de quartier dans ses nouveaux locaux. Maigre prétexte.
Bande. En réalité, il s'agissait bel et bien pour le numéro 2 du PS de faire campagne contre la Constitution en compagnie des deux figures de l'opposition à François Hollande et fervents partisans du non : Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l'Essonne, et Marie-Noëlle Lienemann, secrétaire nationale chargée des services publics. Le tout dans une ville dirigée depuis 1995 par Gabriel Amard, jeune pousse de la bande Mélenchon, ex-Unef sorti du lot lors des manifestations estudiantines de 1986.
Cette bande-là, pendant longtemps, a vu dans Fabius l'incarnation du social-libéralisme. Mais vendredi, elle a écouté avec ravissement son topo devant une cinquantaine de personnes : «Notre rôle, à nous autres socialistes, c'est de dire que nous défendons les services publics. Et cela a un rapport avec l'Europe. Car, dans le projet de Constitution, le principe de l'existence des ser