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Libération

Front contre le congrès de DSK

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publié le 2 octobre 2004 à 2h23

Dominique Strauss-Kahn a perdu une occasion de se taire. Il aurait mieux fait, selon l'expression d'un proche, de continuer à «compter les morts» dans la guerre fratricide qui oppose les socialistes favorables au traité européen à ceux qui s'y opposent. Jeudi soir, sur France 2, DSK est sorti de son mutisme calculé en demandant la tenue d'un congrès extraordinaire du PS après le référendum interne. Vendredi, il a précisé sa pensée : le congrès est la forme la plus adéquate «lorsqu'on a besoin de retrouver [notre] unité et de reconstituer une ligne». Et de prévenir : «Il ne sera pas très facile d'échapper à cette solution-là.»

C'est loin d'être l'avis des courants majoritaires et minoritaires du PS, qui lui ont adressé une fin de non-recevoir. C'est d'abord le secrétaire national du PS chargé des fédérations, François Rebsamen, proche de François Hollande, qui lui fait remarquer que «l'heure n'est pas à penser à un congrès». C'est ensuite Benoît Hamon, pour le Nouveau Parti socialiste, qui voit dans la suggestion de DSK «un nouvel avatar de la guerre des chefs». C'est enfin Laurent Fabius, vendredi, qui enterre la proposition de son prédécesseur à Bercy : «Je pense (...) qu'il ne faut surtout pas s'emballer en recréant l'atmosphère de congrès que certains ont connue.» Et, en expert des coups tordus pratiqués lors des grand-messes socialistes, de conseiller : «Ne nous lançons surtout pas dans un remake du congrès de Rennes.» Proche de DSK, Jean-Christophe Cambadélis explique qu