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Libération
Interview

Jean-Louis Debré «C’est le Président qui détermine la politique de la nation»

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Jean-Louis Debré analyse les effets de la concordance présidentielle-législatives:
publié le 4 octobre 2004 à 2h24

Alors que les travaux parlementaires reprennent demain, le président de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, estime, au vu des évolutions institutionnelles, que le Premier ministre ne détermine plus la politique du pays.

L'offensive des libéraux de l'UMP sur l'ISF ou les 35 heures peut-elle perturber la rentrée parlementaire ?

Non. L'Assemblée nationale est la maison où le débat est libre. Je ne vois pas au nom de quoi nous empêcherions les députés de la majorité et ceux de l'opposition d'aborder telle ou telle question. L'important est que le gouvernement s'est fixé un cap, a retenu des orientations politiques qu'il a transcrites dans son projet de loi de finances. Le débat budgétaire doit lui permettre d'expliquer clairement ses choix, éventuellement de les corriger. Il doit faire partager, au plus grand nombre de députés, la pertinence politique et économique de ses orientations. Pour ce qui concerne la majorité, elle ne doit pas se laisser enfermer dans de faux débats mais s'interroger, par exemple, sur la meilleure utilisation de la dépense publique pour la France et l'emploi. Le choix n'est pas entre le libéralisme et le social, mais celui de la détermination de la politique la plus efficace pour la croissance qui peut favoriser l'emploi.

Mais, pour l'heure, la croissance est sans effet sur l'emploi...

Je ne vois pas de pays où l'emploi progresse sans croissance. A partir du moment où celle-ci repose sur des bases solides, elle deviendra durable et aura des conséquence