C'est un haut lieu de l'«exception française», où se forme, sous les dorures de l'Ecole militaire, le consensus national sur les questions de Défense. L'Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN) dont le Premier ministre a inauguré vendredi soir la 57e session est une vieille maison discrète mais dont le succès va croissant (1). «En trois ans, le nombre de candidatures a triplé», se réjouit son directeur, le général Xavier de Zuchowicz.
Une diversité cultivée. A «l'IH», comme disent les anciens, les places sont chères. Dans tous les sens du terme. Cinq candidats civils par place disponible et «sans doute la formation la plus coûteuse de la République, entre 30 000 et 50 000 euros par auditeur», estime son adjoint, le préfet Jean-Jacques Debacq. Le budget de l'IHEDN s'élève à environ 10 millions d'euros.
L'intérêt croissant pour la Défense est un effet du 11 septembre. Les guerres sont d'actualité et l'IHEDN est l'endroit où des responsables civils peuvent toucher du doigt ce qu'est la politique de Défense, au travers, par exemple, de visites dans les forces nucléaires, de voyages à l'étranger en Inde cette année ou de conférences par les acteurs de la Défense, y compris le président de la République.
Créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et placé sous l'autorité du Premier ministre, l'IHEDN réunit des civils et des militaires. Ceux-ci sont des colonels «à fort potentiel» qui occuperont par la suite les grands postes dans la hiérarchie des armées.