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Libération

Le chiraquien Flosse veut retrouver son trône en Polynésie

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Délogé en juin par un indépendantiste, l'ex-président territorial a débauché un élu adverse pour reprendre la main.
publié le 8 octobre 2004 à 2h29

La Polynésie française est en crise. Le président indépendantiste, Oscar Temaru, dont l'élection en juin a mis fin à vingt années de pouvoir absolu de l'ultrachiraquien Gaston Flosse, doit affronter aujourd'hui une motion de censure qui pourrait mettre fin à son mandat. A la manoeuvre : l'indéboulonnable Gaston Flosse, 73 ans, qui n'a visiblement pas digéré sa défaite inattendue. Après avoir déposé un recours en annulation de l'élection devant le Conseil d'Etat, le sénateur UMP a profité d'une crise interne à la majorité plurielle (indépendantiste-autonomiste) pour débaucher un élu jusque-là favorable à Oscar Temaru. Comme la majorité du président ne tenait qu'à une voix (29 contre 28), la motion de censure débattue aujourd'hui a toutes les chances de passer. Et, dans quinze jours, Flosse pourra récupérer son trône. Comme si les électeurs ne l'avaient pas congédié.

«Méthodes mafieuses». Oscar Temaru a dénoncé les «méthodes mafieuses» qui ont conduit un élu de sa majorité à rejoindre le camp d'en face. «Papa Flosse», comme l'appellent ces affidés, a toujours su se montrer généreux avec les élus polynésiens. Hier, la presse locale laissait entendre que le transfuge aurait monnayé son ralliement. «Des pratiques de république bananière», estime Axel Urgin, secrétaire national du PS à l'outre-mer. Les partisans de Temaru faisaient aussi état de pressions exercées par Brigitte Girardin, ministre de l'Outre-Mer, sur les élus de la majorité.

Sentant la crise venir, le président indépe