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Libération

Les députés de droite frustrés sur la Turquie

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Ils ne veulent pas d'un débat après le 17 décembre, alors que tout serait déjà joué au Conseil européen.
publié le 9 octobre 2004 à 2h30

L'affaire turque n'en finit pas d'empoisonner Jean-Pierre Raffarin. En faisant préciser jeudi soir par son «entourage» que le débat parlementaire sur l'adhésion de la Turquie n'aurait pas lieu avant le Conseil européen du 17 décembre, le Premier ministre s'est une nouvelle fois attiré les foudres de la droite parlementaire, majoritairement hostile à cette adhésion. Le 17 décembre, les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Cinq se seront en effet prononcés sur l'ouverture de négociations d'adhésion avec Ankara. Les députés se verraient donc proposer un débat sur une décision déjà prise. Les élus hostiles à l'élargissement turc crient au «déni de démocratie». D'autant plus que ce débat parlementaire ne sera en aucun cas sanctionné par un vote.

Evidence. Une décision assumée par le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré : «La diplomatie ne se fait pas à l'Assemblée, elle se fait au gouvernement», expliquait-il mercredi. Mais cette tradition de la Ve République est aujourd'hui contestée jusque dans les rangs chiraquiens. Pour le député (UMP) des Hauts-de-Seine, Philippe Pemezec, l'un des animateurs de la fronde anti-Ankara au sein de son parti, le débat doit «évidemment» avoir lieu avant le 17 décembre. «On espère que Jacques Chirac va reconsidérer sa position», ajoutait vendredi ce député souverainiste.

Car, pour les frondeurs, il est clair que la censure du débat a été imposée par le président de la République. Jeudi, en début de soirée, lors d'une discussion p