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Libération

«La moindre étincelle peut mettre le feu»

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Ambiance électrique au conseil national du PS entre partisans du oui et du non.
publié le 11 octobre 2004 à 2h31

Samedi, au Parti socialiste, c'était les soldes : deux «conseils nationaux» pour le prix d'un. L'un, «in», s'est déroulé à huis clos dans la salle du troisième sous-sol de l'Assemblée nationale pour lancer la campagne du référendum interne sur le traité constitutionnel européen. De l'avis général, il fut «sage», «responsable», «digne». Il s'est même conclu par un vote à l'unanimité sur les modalités du scrutin du 1er décembre. Et puis il y a eu l'autre, le «off», plus tendu, dans les couloirs. D'aucuns venaient y dire ce qu'ils ne pouvaient pas se permettre de déclarer à l'intérieur, d'autres fomentaient des coups fourrés. Le tout a constitué, selon l'expression du député de Paris Jean-Christophe Cambadélis, «un moment clé dans la vie du parti, où les ambitions sont légitimées par les prises de position». En d'autres termes : un semblant de calme avant la tempête annoncée. Jean-Luc Mélenchon, coleader du Nouveau monde, résume : «La moindre étincelle peut mettre le feu à la plaine.» Un autre dirigeant pronostique un «congrès de Rennes rampant».

Le paroxysme de la crispation est atteint lorsque, le conseil national touchant à sa fin, Arnaud Montebourg reproche à la direction du PS d'avoir «changé de ligne par rapport à Dijon». Le député de Saône-et-Loire s'en prend alors à «la théorisation de lâcheté», en référence aux propos de François Hollande qui, jeudi, en Alsace (Libération du 8 octobre), assurait que, «si Lionel Jospin était président de la République, tous les socialist