Député socialiste de l'Aisne, René Dosière dénonce la protection de Jacques Chirac dont bénéficie, selon lui, le «système Flosse» en Polynésie.

La censure du gouvernement Temaru n'était-elle pas inéluctable ? A l'Assemblée territoriale, il ne disposait que d'un siège de majorité...

Ce qui vient de se passer est très grave. Non pas tant parce qu'un élu a changé de camp et a trahi. Mais parce que les Polynésiens viennent de découvrir que la démocratie que la France leur a promise est dévoyée. On vole la victoire au peuple. Je rappelle qu'aux élections territoriales de mai la liste conduite par Gaston Flosse n'a obtenu que 45 % des suffrages, alors que la coalition formée autour d'Oscar Temaru a totalisé 55 %. Les électeurs doivent avoir le sentiment que voter ne leur sert à rien. Je crains une radicalisation de la situation. Mieux vaudrait que le Conseil des ministres dissolve l'Assemblée territoriale et que les Polynésiens retournent aux urnes.

Quelle est la responsabilité du gouvernement Raffarin ?

Je comprends mieux pourquoi la ministre de l'Outre-Mer, Brigitte Girardin, n'a cessé de répéter, dès le lendemain des territoriales, que «le processus électoral n'était pas terminé». Et mercredi dernier, alors qu'Oscar Temaru lui a demandé la dissolution de l'Assemblée, la ministre lui a répondu dans une lettre : «Le changement de majorité était envisageable depuis le début du mandat.» Autrement dit, pour elle, ce qui vient de se passer est normal. Lorsque le leader indépendantiste, u