Qui n'a pas son idée pour réformer l'ISF ? La commission des finances de l'Assemblée nationale examine aujourd'hui les amendements au projet de budget 2005. L'impôt de solidarité sur la fortune tiendra une place de choix, et sa modification risque de se transformer en véritable concours Lépine. Cette année, les animateurs UMP de la commission ont fourbi leurs arguments et sont presque certains d'obtenir une victoire, au moins symbolique. Le terrain a été dégagé du côté de Jacques Chirac, qui s'était toujours opposé à une initiative sur cette question, attribuant sa défaite de 1988 à l'abolition de l'impôt sur les grandes fortunes. Selon son entourage, Nicolas Sarkozy aurait persuadé le Président de répondre à la pression du groupe parlementaire. Les députés, qui se sont entendus le 6 octobre sous l'égide de Bernard Accoyer, monteront, en vagues successives mais pas forcément coordonnées, à l'assaut de l'impôt honni, hérité de la gauche.
L'indexation sur le coût de la vie
La première vague sera rapide : il s'agit de revaloriser le barème de l'impôt en fonction de la hausse du coût de la vie (1,7 %). Ce qu'aucune majorité n'avait fait depuis 1996. Comme, entre-temps, le prix de l'immobilier a augmenté en flèche, le nombre de contribuables assujettis est passé de 178 000 à 300 000. La première tranche (taux d'imposition : 0,55 %) passerait de 720 000 euros à environ 732 400 euros, ce qui épargnerait l'imposition à 5 000 à 10 000 foyers. Le coût pour le budget serait de 25 million