Raffarin va au charbon. Après avoir annoncé que le débat organisé demain à l'Assemblée sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne (UE) ne serait pas sanctionné par un vote, le Premier ministre a joué au démineur, hier, devant les députés UMP opposés à ce nouvel élargissement. «Il ne faut pas désespérer les Turcs», lance d'abord Raffarin dans le huis clos du groupe UMP. Pour calmer la colère des députés qui exigent un vote, il laisse entendre que l'ouverture des négociations avec Ankara, prévue le 17 décembre, ne vaut pas forcément adhésion à l'UE. Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan répond que les Français, dans leur grande majorité, ne veulent pas que «Jacques Chirac se couche face à la pression internationale». Réaction outragée de Raffarin qui, avec l'aide des chiraquiens (François Baroin, Philippe Briand), remet l'impertinent à sa place. En fin de réunion, Dominique Paillé (UMP) revient à la charge : «La Turquie n'est pas européenne. Il faut être clair avec elle et ne pas lui laisser croire qu'elle pourra adhérer dans quinze ans.» Dans les couloirs, Alain Madelin (UMP) en remet une couche : «On ne peut pas aller contre la volonté de l'UMP, de l'UDF et de la majorité des Français !» Fin du premier acte.
Quand arrivent les questions d'actualité, Jean-Pierre Raffarin sait qu'il va devoir subir une nouvelle attaque : celle d'Hervé Morin, président du groupe UDF, qui demande lui aussi un vote de l'Assemblée «en vertu de l'article 88-4 de la Constitution». Le matin m