Ils plaisantent : «Enfin libres !» Ils n'étaient pas derrière les barreaux, mais risquaient trois ans de prison et 45 000 euros d'amende. Le 30 septembre, un juge d'instruction de Créteil a prononcé un non-lieu dans une affaire de mère porteuse où la justice française a fait preuve d'un acharnement pathologique. Le parquet ne devrait pas faire appel.
Dénoncés. Pour la première fois depuis quatre ans, Clara et Vincent vont donc fêter l'anniversaire de leurs jumelles «dans la paix et la sérénité». En octobre 2000, à Los Angeles, ces cadres supérieurs étaient devenus parents de deux fillettes portées par une «gestatrice défrayée», en conformité avec la loi californienne, mais pas avec la religion française qui fait de l'accouchée la seule et unique mère. L'acte de naissance avait été établi au nom des époux français juste après l'accouchement. Plus légalistes ou naïfs que d'autres couples se contentant d'un passeport américain au nom des bébés, ils étaient aussitôt allés demander l'inscription des jumelles sur leurs passeports au consulat de France. Qui les avait dénoncés aux autorités françaises. Le procureur de Créteil lieu de résidence de la famille avait alors engagé des poursuites qu'on réserve aux dangereux criminels : garde à vue, commissions rogatoires dans toute la France, enquêtes sur leurs pratiques sexuelles et auprès de leurs médecins traitants (Libération du 11 janvier 2003).
Le non-lieu de Créteil ne concerne que les poursuites pénales engagées