Pas de dissolution. Paris a validé hier la censure du gouvernement indépendantiste d'Oscar Temaru, en choisissant de ne pas convoquer les électeurs polynésiens. Après quatre mois seulement d'exercice du pouvoir, Temaru a été renversé dimanche après un débat des plus rocambolesques, où la majorité a basculé d'un siège et où l'ancien président Gaston Flosse a été victime d'une vraie-fausse agression au couteau (Libération du 11 octobre).
«Papa Flosse», sénateur UMP et grand ami de Jacques Chirac, a été désigné à l'unanimité par son parti le Tahoerra Huiraatira candidat à la succession de Temaru. L'élection pourrait se tenir au plus tard le 25 octobre. Mais, dès samedi à Papeete, les indépendantistes devraient manifester contre «le coup d'Etat» de Flosse.
Hier, à l'Assemblée nationale, Brigitte Girardin, ministre de l'Outre-Mer, a apporté implicitement son soutien à la réélection du sénateur UMP (il a dirigé la Polynésie presque sans interruption depuis 1982). «Il n'y a pas de blocage des institutions de la Polynésie française, qui continuent à fonctionner normalement», a expliqué l'ex-conseillère de l'Elysée dans une ambiance électrique. Si le gouvernement prononçait la dissolution du gouvernement local, s'est-elle justifiée, alors «nous serions dans une logique coloniale». Et, une nouvelle fois, elle a accusé la gauche de «vouloir larguer l'Outre-Mer». Elle répondait ainsi à une question du député UMP Jérôme Bignon, puis à une autre du socialiste René Dosière. Lequel a dénoncé