Nicolas Sarkozy part en guerre contre la pensée unique, avec l'espoir de contourner la gauche... par la gauche. Hier, l'Assemblée nationale débattait des délocalisations. Une initiative de l'UMP dont le ministre des Finances a profité pour tenter de tordre le coup à son image libérale, quitte à être accusé de «populisme» et de «démagogie» par les socialistes.
Applaudi. Son discours est une longue charge contre «les élites» et il en rajoute dans la défense des victimes de la mondialisation. «Quand vous êtes un employé peu qualifié d'une PMI sous-traitante dans un bassin industriel vieillissant, vous êtes naturellement plus exposé qu'un cadre supérieur d'une grande compagnie d'assurances», affirme-t-il, très applaudi par les députés UMP. Les délocalisations sont une «tendance lourde», il convient donc de dénoncer la «position du laisser-faire et de l'immobilisme», une «option ultralibérale qui est un véritable déni de réalité [mais] reposante pour les responsables politiques». Sarkozy vise, sans le dire, les prises de position d'une partie du PS, emmenée par Dominique Strauss-Kahn, qui tend, selon lui, à «minimiser» le phénomène des délocalisations.
Eric Besson, secrétaire national du PS à l'économie, s'exclame : «C'est de la démagogie pure!» «N'abaissez pas le débat, rétorque le ministre. Le sujet est trop sérieux pour nos compatriotes qui souffrent et qui ont peur ! Il y a bien un lien entre la perception des délocalisations, la non-participation aux élections et la montée des