L'Etat se retire et les régions trinquent. C'est en tout cas le message que les présidents de conseils régionaux et généraux surtout de gauche tentent de faire passer depuis quelques semaines, alors que s'élaborent les budgets 2005. Dans les régions, qui sont presque toutes passées à l'opposition cette année, les socialistes parlent d'une forte hausse des impôts locaux dès l'an prochain. Ségolène Royal appelle ça «l'impôt Raffarin». La présidente de la région Poitou-Charentes estime que la décentralisation votée cet été va «étouffer les régions» dès 2005. Dans un bel élan qui fait penser à une offensive concertée , tous ses collègues montent au créneau pour annoncer une hausse des impôts régionaux, de l'ordre de 10 % à 15 %.
Barque bien chargée. La situation financière des départements est encore plus critique. Les conseils généraux paient non seulement l'addition de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) décentralisée par Lionel Jospin, mais doivent en plus assumer la montée en charge des services départementaux d'incendie et de secours (Sdis). A cette barque déjà bien chargée, le gouvernement Raffarin vient d'ajouter le RMI, décentralisé depuis le 1er janvier. Résultat, selon Claudy Lebreton, président (PS) de l'Assemblée des départements de France : le nombre de RMistes ayant fait un bond de 10 % depuis le début de l'année, il manquerait déjà 400 millions d'euros dans la trésorerie des départements. Un chiffre contesté par Jean-François Copé, ministre délégué