A force de trop l'alléger, les libéraux de l'UMP ont bien failli faire chavirer la barque de l'ISF. La commission des finances a examiné les amendements proposés sur l'impôt de solidarité sur la fortune tard dans la soirée de mardi. Au menu, une kyrielle de propositions plus libérales les unes que les autres (Libération du 12 octobre). Il était toutefois convenu au sein du groupe UMP que la majorité se contenterait de valider deux mesures, dont l'indexation du barème sur l'inflation, à l'initiative du rapporteur, Gilles Carrez.
Manque de tact. Patatras, Philippe Auberger a tout fait capoter en dégainant un amendement canon, qui visait à retirer totalement la résidence principale de l'assiette de l'impôt, au nom de «la protection de la propriété familiale.» Une telle mesure aurait bénéficié à 85 % des imposables ! La gauche s'étant abstenue, l'amendement est passé, alors que ses signataires, parmi lesquels le libéral Jean-Michel Fourgous (Yvelines) ou Georges Tron (Essonne), pensaient qu'il serait retoqué. Effroi chez les caciques de l'UMP. Hervé Mariton, porte-parole du groupe, avoue avoir été «dépassé par les événements, alors qu['ils avaient] convenu de réformer l'ISF avec tact, mesure et légèreté». Pour supprimer l'amendement en cause, le président de la commission a donc demandé une deuxième délibération des commissaires qui devait intervenir hier soir.
Au final, la commission des finances a adopté trois accrocs à l'ISF. L'indexation du barème sur l'inflation (+ 1,7 %), qu